Pour une réforme ambitieuse du premier pillier
Situation actuelle :
De plus en plus de personnes vivent jusqu’à un âge avancé et touchent de ce fait plus longtemps une rente. En 1948, l’espérance de vie d’un homme de 65 ans était d’à peine 12 ans, et celle d’une femme de 65 ans, d’un peu plus de 13 ans. A ce jour, elle est de 19,8 ans pour les hommes et de 22,7 ans pour les femmes. Ajoutez à cela une natalité en baisse et une génération à forte natalité – les baby-boomers – qui va prendre sa retraite dans les années à venir, et vous avez une idée du déséquilibre du système. En résumé, le nombre de retraités augmente plus rapidement que le nombre d’actifs. Au cours des dernières années, l’immigration a certes pu freiner cette évolution défavorable, mais n’a pas pu la compenser. Il y a 60 ans, on comptait en moyenne 6 actifs pour un retraité. On n’en compte plus que 3,4 aujourd’hui, et ce sera encore moins à l’avenir. Il est grand temps d’agir pour répondre à cette évolution. Le lancement d’une initiative pour remédier à cela est donc urgent. Depuis quelques années, le financement de l’AVS se dégrade rapidement. C’est simple : les entrées ne suffisent plus à couvrir les dépenses. Prenons l’année dernière, 2018, le déficit s’élevait à plus d’un milliard de francs.
Notre idée
A notre avis, les Pays-Bas et le Danemark disposent des systèmes les plus durables. Dans leur plan, il est prévu dans un premier temps, que l’âge de la retraite soit relevé, puis lié à l’espérance de vie. Afin d’améliorer notre AVS, notre initiative prévoit donc les deux étapes suivantes :
- Dans un premier temps, l’âge de la retraite sera porté à 66 ans d’ici 2032, par tranches de deux mois.
- Dans un deuxième temps, l’âge de la retraite est lié à l’augmentation de l’espérance de vie (à 65 ans).
- Si l’espérance de vie devait augmenter de deux ans d’ici à 2050, par exemple, l’âge de la retraite n’augmenterait que de 19 mois. Pourquoi avoir retenu le facteur 0,8 ? Aujourd’hui déjà, nous passons environ 80 pour cent de notre vie dans l’enfance et en âge de travailler et environ 20 pour cent à la retraite. Un facteur de 0,8 garantit que cela continuera à être le cas à l’avenir.
- Pour permettre aux futurs retraités de planifier leur retraite de façon anticipée, l’initiative contient des dispositions transitoires selon lesquelles l’âge de la retraite doit être connu cinq ans avant la retraite.
- Afin de s’assurer que l’augmentation de l’âge de la retraite ne soit pas trop élevée, l’âge de la retraite peut être relevé de 2 mois par an au maximum.
Nous savons qu’une partie de la population n’a pas forcément envie de travailler plus longtemps. Mais ne rien faire n’est pas une option. En relevant progressivement l’âge de la retraite, nous assurons également l’existence de l’AVS pour les générations futures. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. Avec cette initiative, la jeune génération s’engage à travailler une année de plus par exemple.
Compensation pour les métiers difficiles
Bien évidemment, cette réforme ambitieuse doit tenir compte des différences entres les métiers. Aujourd’hui déjà, certaines professions permettent aux employés de prendre des retraites anticipées. C’est pourquoi les maçons prennent leur retraite à 60 ans. Et même sans accord avec votre employeur, les hommes et les femmes peuvent anticiper la rente. L’anticipation de la rente engendre une réduction de la rente. Augmenter l’âge de référence de 65 à 66 ans ne change rien à cette possibilité. Il incombera, comme aujourd’hui, aux partenaires sociaux (patrons et syndicats) de trouver des solutions selon les branches et la difficulté du métier. De plus dans le cadre de la réforme AVS21 une plus grande flexibilité de l’âge du départ à la retraite sera introduite. C’est une mesure soutenue par les JLRS depuis de nombreuses années.
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